EtherReal – Fabrice Allard – 24/05/2011 – link
C’est la première fois que nous parlons de Grégory Duby en tant que tel, mais nous avons déjà abordé le travail du boss du label belge FF HHH alors qu’il composait sous le pseudo Demetan Meslier. Il nous revient donc sous son propre nom avec ce mini album composé de trois longs morceaux, croisant vraisemblablement guitare et machines.
Passé l’étonnement provoqué par l’originalité de la pochette, ce sont les trois titres qui retiennent notre attention, tant par leur forme avec ces juxtapositions de mots que par leur teneur, trahissant un certain malaise : Tremblement et Respiration, Tristesse et Peur, Apocalypse et Renoncement.
Une fois le disque sur la platine, on est en terrain un peu plus connu, même si l’on est en présence d’une production très expérimentale et que le ton se fait globalement plus dur, plus bruitiste que sur Propriétaire, le seul album que l’on connaissait de Demetan Meslier. Le disque s’ouvre sur un sifflement électronique pur et strident qui heureusement se voit rapidement trituré, rendu granuleux par des machines. C’est ensuite au tour de textures hachées et grondements électroniques, ronronnement d’amplis et résonances de guitare électrique de prendre le relai jusqu’à ce que de grosses déflagrations bruitistes créent une cassure. Les 4-5 dernières minutes de Tremblement et Respiration se révèlent être un peu différentes, plus homogènes, proches d’une texture répétitive, mécanique.
On sera d’ailleurs surpris de la tonalité industrielle de certains passages, où tout simplement par Apocalypse et renoncement, extrêmement électronique, marqué par ses martèlements électroniques technoïdes, ses froissements métalliques et textures grésillantes et rugueuses.
Entre les deux, Tristesse et Peur est peut-être notre morceau préféré. Plus riche, il passe de martèlements électroniques saturés à un simili apaisement en intégrant des éléments acoustiques, de réguliers tintements de bouteilles en verre. Petit à petit les éléments se mettent en place, une rythmique posée, un tempo lourd, et comme souvent sur ce disque, des effets et traitements qui viennent salir, détériorer la matière sonore.
I Died in 1984 est un disque difficile, très expérimental, aride. Il s’agit du genre de musique que l’on préfèrerait très certainement voir en live et que l’on conseillera avant tout aux amateurs d’abstractions bruitistes.